Il est parfois amusant, surtout pour les esprits nostalgiques, de revisiter le passé de l’imprimerie. Le film documentaire «linotype : the film» est un excellent saut dans l’histoire des communications graphiques.
La linotype permettait d’accélérer la vitesse de production d’un journal. Cette immense machine, munie d’un clavier de 90 caractères, permettait de créer une ligne complète de texte à la fois, alors qu’auparavant, les typographes devaient assembler les lignes une lettre de plomb à la fois.
La linotype était donc une machine hybride combinant une machine à écrire et une fondeuse de métaux. Lorsque l’opérateur frappait une touche, une matrice correspondante se plaçait dans la ligne de texte. Une fois la ligne-bloc complétée, la linotype coulait un alliage de métaux sur la ligne-bloc (qui servait de moule).
Les lignes-blocs étaient assemblées pour former la page, puis elles étaient prêtes à être encrées. Une fois l’impression terminée, l’alliage était fondu pour être réutilisé dans une prochaine édition.
L’internet de l’époque
La linotype a permis de multiplier la vitesse de production des textes et de les imprimer dans un délai raccourci. Cela a favorisé l’explosion des journaux quotidiens. Un évènement survenait, et le lendemain la nouvelle se répandait dans les journaux. Du jamais vu à l’époque. Les lecteurs ne devaient plus attendre une à deux semaines pour être au courant des dernières nouvelles. Ils n’avaient plus qu’une ou deux journées de retards sur l’actualité.
Les premières linotypes sont apparues dans les années 1885 et ont résisté jusque dans les années 1960. Elles ont alors cédé la place aux photocomposeuses. Le texte était alors saisi sur ordinateur, avant d’être imprimé sur des galets, qui étaient ensuite photographiés. Les négatifs (les films) servaient ensuite à brûler les plaques d’impressions.
Aujourd’hui, la plupart des plaques offset sont brûlées directement à partir d’un fichier informatique. Fini les intermédiaires. Et pour l’impression numérique, l’image sur le tambour est recréée à chaque impression.