Dans les journaux, les photos sont souvent imprimées trop foncées. Presque tous les détails présents dans leurs zones sombres disparaissent. Ce phénomène est causé par l’engraissement du point de trame, aussi appelé « dot gain ».
L’engraissement du point de trame est provoqué, entre autres, par l’étalement de l’encre sur le papier. En effet, lorsque l’encre touche au papier, celui-ci l’absorbe. Selon le type de papier, couché ou non, l’encre pénètre plus ou moins dans la feuille. Le papier journal, très fibreux, réagit un peu comme un papier buvard. Sur ce type de papier, le point de trame engraisse beaucoup, avec pour conséquence de boucher les zones foncées. Par exemple, dans un journal, les zones sombres, 80 % de noir et 20 % de blanc, deviennent souvent complètement noires, car en engraissant, les 80 % se retrouvent avec des valeurs de 100 %. En fait, les trames de 70 % de noir risquent de sortir complètement noires. Pour l’impression de journal, il est prudent d’abaisser les zones de 70 % à 50 % avant de mettre sous presse. De plus, les encres des presses rotatives, avec lesquelles sont imprimés les journaux, sont très liquides. Cette liquidité permet d’imprimer plus vite, mais elle accroit aussi le phénomène d’absorption de l’encre par le papier.
Pour en connaitre davantage sur le phénomène d’engraissement du point, je vous invite à consulter le site «The Print Guide» (en anglais uniquement).
En impression numérique, l’engraissement du point de trame est beaucoup plus limité. D’abord, l’impression numérique fonctionne avec des pigments plutôt que des encres. Ces pigments se déposent sur la feuille, puis sont cuits. Ils ne pénètrent donc presque pas dans la feuille; ils restent en surface. Le papier ne peut alors agir comme une matière absorbante, réduisant de beaucoup le phénomène d’engraissement du point de trame.