Saviez-vous que la ville de Québec a eu un journal avant la ville de Montréal? Mais que Montréal a eu un journal exclusivement français avant Québec ?
Saviez-vous que le premier imprimeur de Montréal avait pris fait et cause pour les révolutionnaires américains, contre la couronne britannique ?
Un périple de 4 pays
Fleury Mesplet est né à Marseille, le 10 janvier 1734 et il est mort à Montréal, le 24 janvier 1794). Il travaille comme imprimeur à Lyon, puis à Londres avant de venir en Amérique. Il s’installe à Philadelphie, probablement sur la recommandation de Benjamin Franklin. Puis Mesplet imprime, entre autres, trois lettres adressées aux habitants de la province de Québec, Son but est de les inciter à se joindre aux révolutionnaires des Treize colonies. L’imprimeur est envoyé par le Congrès américain à Montréal où il accompagne une délégation de révolutionnaires venue au Québec.
À la suite de l’échec de la tentative d’invasion de la province de Québec par les révolutionnaires, et à la reprise du territoire par les soldats britanniques, Fleury Mesplet décide néanmoins de rester à Montréal. Le 2 juin 1766, il est emprisonné sans procès pendant 26 jours sous les ordres du gouverneur britannique Frederick Haldiman qui le considèrent comme un ennemi de la patrie.
La Gazette du commerce et littéraire
En 1778, Mesplet fonde La Gazette du commerce et littéraire (plus tard La Gazette littéraire), le premier journal de Montréal et premier journal exclusivement de langue française dans la province. (Québec avait déjà un journal bilingue, The Quebec Gazette/ La Gazette de Québec, publié par les imprimeurs écossais William Brown et Thomas).
Le 4 juin 1779, les presses du journal de Mesplet sont saisies par les autorités britanniques. Il est arrêté pour « sédition » et jeté en prison sans procès. Il reste enfermé pendant trois ans. À sa sortie de prison, l’imprimeur refonde son journal. Le journal devient un périodique de langue française et anglaise nommé La Gazette de Montréal / The Montreal Gazette. Mesplet continue à diriger son journal jusqu’à sa mort en 1794.