Nous profitons de la période estivale pour jeter un regard détendu sur l’histoire de l’imprimerie. Nous nous attarderons à la linotype. Une machine de composition mécanique qui a révolutionné le monde des médias imprimés en permettant de produire une ligne de texte au complet.
Aujourd’hui, cette amélioration semble bien anodine. Mais au début de 19e siècle, la linotype a permis de multiplier la vitesse de production d’un journal. Grâce à cette rapidité, des centaines de journaux hebdomadaires sont devenus des quotidiens.
Croisement de machine à écrire et de micro-fonderie
En fait, la linotype était un croisement entre une machine à écrire et une micro-fonderie au plomb. Avant la linotype, chaque ligne de texte était assemblée manuellement. Cela, une lettre à la fois, à l’aide de caractères mobiles. En fait, c’était comme un jeu de construction, un petit bloc à la fois.
La linotype a dominé presque sans partage le marché de l’imprimerie du début des années 1900 jusque dans les années 1960, une décennie qui a vu apparaître la photocomposition, un procédé révolutionnaire de composition de texte par un principe photographique. L’époque des caractères en plomb assemblés manuellement vivait ses derniers moments.
Une machine gigantesque
La linotype était une imposante machine haute de 2,10 m et pesant 1375 kg. Chaque fois qu’un opérateur actionnait une touche sur le clavier, une matrice (moule) en cuivre basculait. Chacune de ces matrices correspondait à un caractère. Une fois qu’une ligne de matrices, dite ligne-bloc, avait été saisie, la linotype coulait du plomb typographique à bas point de fusion sur la ligne-bloc. Une ligne typographique complète venait ainsi d’être produite. Les lignes-blocs étaient ensuite assemblées en une forme aux dimensions de la page à imprimer. Cette forme était ensuite insérée dans une presse traditionnelle.
Après l’impression, le plomb était refondu pour servir de nouveau à créer de nouvelles lignes de textes.
Paradoxalement, en permettant une plus grande diffusion de l’information, la linotype a permis aux nouvelles technologies de se développer et de la rendre caduque.