En 1938, le physicien américain Chester F. Carlson met au point la «xérographie», la technique à la base de la photocopie. Il marque alors de façon durable le monde de l’imprimerie.

Chester F. Carlson travaillait dans le département des brevets de la compagnie P.R. Mallory Company à New York, une firme spécialisée dans les produits électroniques.

Il était confronté à la difficulté de reproduire les plans des brevets proposés. À l’époque, on ne pouvait que travailler avec des originaux, ou des copies reproduites à la main, ou par des procédés de photographie complexes, qui étaient à la fois long à réaliser et couteux à faire.

La première photocopie

Le 22 octobre 1938, Chester F. Carlson réussit la première photocopie de l’histoire, baptisée «10-22-38 ASTORIA», la date de ce jour historique du monde de l’imprimerie.

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Mais son exploit reste discret. Pendant de nombreuses années, il tente de trouver des investisseurs intéressés par son brevet. Finalement, Haloid Company (qui deviendra plus tard Xerox) se porte acquéreur du brevet.

Ce n’est qu’en 1949, que le premier photocopieur commercial sur papier «ordinaire», le Xerox 914, sera commercialisé. L’appareil permettra à son inventeur de devenir millionnaire et à Xerox de se transformer en un empire industriel.

Photocopie en direct à la télé

La compagnie Xerox croyait si fort en son produit qu’ils ont effectué le lancement du Xerox 914 en direct à la télévision.

Le Xerox 914 doit son nom au format de papier maximal qu’il parvenait à photocopier. L’appareil reproduisait des documents de format maximal de 9 pouces par 14 pouces.

Le Xerox 914 réussissait l’exploit de réaliser sept copies à la minute. À titre de comparaison, aujourd’hui, une Docutech imprime jusqu’à 180 pages à la minute.

le photocopieur 914 à 400 000 dollars

Le coût d’achat du Xerox 914 était d’environ 400 000 dollars, en dollars d’aujourd’hui.

Malgré et son prix très élevé, le photocopieur d’avant-garde souffrait de plusieurs défauts. L’appareil utilisait du toner (poudre noire, très fine) qui s’infiltrait partout. L’opérateur devait effectuer de fréquent nettoyage à l’aide d’un aspirateur. De plus, une fois atteint le nombre de 100 000 photocopies, le Xerox 914 devait subir un entretien général, un démontage de toutes ses pièces.

Danger : photocopieur en feu

Le principal défaut du Xerox 914 était le risque d’incendie en cas de bourrage de papier. Le risque était si élevé que Xerox offrait un petit extincteur avec chaque copieur.

Malgré ses nombreuses faiblesses techniques, et ses performances qui nous semblent modestes en comparaison avec celles d’aujourd’hui, le Xerox 914 a marqué l’histoire de l’imprimerie et de la reprographie.