En 2018, plusieurs éditeurs font encore le pari de l’imprimerie en mettant sur le marché des mooks (contraction de magazine et de book), aussi appelé des bookzines (contraction de book et magazine). Ce sont des magazines haut de gamme qui visent une clientèle très précise.

Ces publications offrent un graphisme très léché, qui s’apprécie plus facilement en version papier qu’en version numérique. Leurs éditeurs savent qu’ils ne s’adressent pas à un public de masse, mais bien à un lectorat de niches très particulières.

Les mooks, imprimés sur du papier de grande qualité, coûtent plus cher que les magazines traditionnels. En fait, leurs prix se situent à mi-chemin entre celui des livres et ceux des magazines.

Le magazine britannique Monocle est le plus connu dans ce créneau haut de gamme. En fait, il est une référence mondiale dans la nouvelle tendance des magazines de qualité. Monocle coûte environ 20 dollars canadiens, plus qu’un magazine et moins qu’un livre d’art.

Le retour des beaux objets imprimés

La dématérialisation des moyens de communication semble, paradoxalement, ouvrir la voie au besoin que certains consommateurs ont de vouloir consulter des publications imprimées de qualité. Un peu comme les mélomanes ou les collectionneurs recherchent des disques en vinyle.

Toutefois, pour offrir ce produit haut de gamme, les éditeurs doivent augmenter leur prix. En effet, même si le lectorat est au rendez-vous, les publicitaires ont déserté les magazines et les journaux papier au profit du web. Voilà pourquoi le prix de ces magazines varie entre 8 et 25 dollars.

Certains éditeurs ont même recours au sociofinancement pour assurer le financement de la production de leur magazine. Grâce à ces plateformes de financement, les éditeurs peuvent joindre plus facilement les gens qui partagent la communauté d’intérêts visée par leur publication. Ce nouveau phénomène possède deux avantages: une implication plus grande des lecteurs dans le produit final et un dépassement des frontières. En effet, ces magazines ne sont plus confinés à la région exclusive de leurs distributeurs. Paradoxalement, le web pourrait ainsi devenir le plus grand allié des éditeurs papier qui désirent encore offrir des magazines imprimés.